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2021–2022 — Psychologie & Société

Le Petit Bonneuillois


Accompagner les équipes d’un lieu psychanalytique pour jeunes, dans la création d’un journal mensuel.

Périmètre : Accompagnement, Édition, Identité visuelle, Typographie, Workshop Rôle : Directeur de création, Designer & Dessinateur de caractères Typographie : Bonzom (custom) & Sebenta par Feliciano Type

En raison de la nature du projet, certaines images ne peuvent figurer dans l’étude de cas. Tous les noms et visages ont été soit masqués, soit changés.
En 2021, à la fin des confinements, une partie de l’équipe de l’École Expérimentale de Bonneuil décide de lancer l’atelier Journal. Cette école est particulière, ce qui rend ce journal lui aussi particulier. Elle est fondée en 1969 par la psychanalyste Maud Mannoni comme lieu de vie et d’accueil pour enfants et adolescents (communément appelés « les jeunes ») autistes, psychotiques ou présentant de grandes névroses. Elle a aujourd’hui le statut d’hôpital de jour, où le lieu de vie, l’échange et la pensée psychanalytique structurent l’établissement. Lors de cet atelier les jeunes font un travail d’enquête, d’écriture, de fond, de journaliste en somme, afin de publier un journal mensuel.

L’équipe fait souvent appel au monde extérieur (comprendre, qui n’est pas de l’institution ni de la profession) pour instaurer un dialogue avec ces jeunes et leur permettre de se positionner avec d’autres. C’est dans cette optique que s’est faite cette collaboration, pour permettre à l’équipe et surtout aux jeunes d’aller au bout de leur démarche afin de pouvoir tenir le fruit de leur travail entre leurs mains.

Je m’y suis inscrit dans l’idée d’évolution et d’accompagnement, sur ce qui définit un journal, ses rubriques, ses codes graphiques, tout en pensant comment intégrer les jeunes pour qu’ils participent aussi à la création visuelle.








C’est un long nom, non ?

Le nom choisi par l’atelier pour ce journal, « Le Petit Bonneuillois », a du fait de sa longueur dicté un axe graphique fort et un style typographique très condensé. En premier lieu pour garder une grande visibilité, et ensuite, pour faire écho aux têtières et unes de journaux où la typographie est la plus impactante possible pour attirer l’œil. Dans cet esprit de référence à la presse quotidienne, j’ai donc dessiné cette tétière qui mêle des lettres condensées très grasse et droites, à des formes rondes presque géométriques pour certaines lettres. De cette manière, l’emphase est mise sur « Bonneuillois » et moins sur « Le Petit ». Pour compléter ce rythme musical et apporter de la douceur, les « i » sont traités comme des bas-de-casses et laissent apparaitre à qui veut le voir, des petits bonhommes. Les contreformes arrondies accompagnent cette douceur, en imitant une encre qui aurait bavé sur le papier, comme ce qui pouvait être le cas sur les papiers journaux.
Véritable point de départ, tout découle de ce bloc typo développé ensuite en une typographie, la Bonzom. La mise en page est joyeuse colorée et aérienne, tout en gardant la structure solide d’un quotidien. Dans cette volonté de rythme graphique, un set de pictogrammes à l’esprit ludique et impactant dans le style de la Bonzom, voit le jour et vient casser la grille.





Des Unes singulières

Je me suis ensuite rendu à l’École pour organiser un atelier présentant les règles du jeu de création des Unes, et me faire interviewer au passage. Comme pour la mise en page, tout vient du dessin de la têtière, avec l’assemblage de forme rectangulaires et rondes. Dans un format prédéfini, avec les outils de leur choix (du découpage de photos, à la peinture, en passant par le feutre, etc.), et ce langage de formes simples, les jeunes expriment leurs idées et récits de manières évocatrices. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le Petit Guide Graphique conçu à cet effet. Enfin, ces créations me sont transmises et libre à moi de choisir celle avec laquelle travailler pour donner le ton de la maquette du mois.





Le Petit Hors-série

Cette collaboration d’un an a vu naître le principe des Hors-Séries, qui couvre les voyages de l’atelier journal. Pour bien marquer la différence avec le quotidien, les Hors-Séries prennent la forme d’un magazine, et profitent de ce format pour faire le plein de couleurs. Les codes graphiques évoluent aussi légèrement afin d’être plus élégants : les aplats et photos partent à la coupe et des filets verticaux font leurs apparitions (là où le journal n’utilise que des filets horizontaux).




Je remercie les équipes et les jeunes de l’École Expérimentale de Bonneuil pour les échanges, l’enthousiasme et la créativité que nous avons partagé.

Un immense merci aussi à Mário Feliciano, de Feliciano Type, qui a gracieusement fourni la typographie Sebenta, qui compose tous les textes du projet (utilisée en regular, italic & bold).








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